Marche Nordique Compétition

La marche nordique est-elle devenue un sport ?

Au-delà de ses bienfaits reconnus et de ses clichés, la marche nordique, rattachée à la Fédération française d’athlétisme, essaie de changer son image au niveau de la pratique sportive.

La Journée nationale de la marche nordique, organisée partout en France par la Fédération française d’athlétisme, a eu lieu, le 16 septembre, à Saint-Sébastien-sur-Loire. À l’échelon local, le Racing Club Nantais (RCN) était mobilisé pour une opération découverte. Les bienfaits procurés par l’activité ne sont plus à démontrer, mais la discipline reste perçue comme réservée aux anciens plutôt qu’aux jeunes. La marche nordique compétition (MNC), elle, s’ouvre à un nouveau public plus sportif.

« Un sport intense, exigeant, physique, technique »

D’origine finlandaise, la marche nordique est régulièrement pratiquée par les skieurs de fond pour s’entraîner hors saison. Jean-Pierre Lutz, référent technique pour la MNC à la Fédération, rappelle que « les Scandinaves, mais aussi les Allemands et les Polonais ont commencé à développer la marche nordique par la compétition ». La France, elle, a énormément misé sur le côté loisir, sport et santé, destiné aux plus âgés. Une approche différente, car ce n’est qu’en 2015 que les premiers championnats de France de MNC ont vu le jour. Selon Jean-Pierre Lutz, « entre-temps, l’image du grand public s’est fixée et est restée figée sur les seniors ». Il s’emploie à dépoussiérer la discipline et, surtout, à mettre en avant la compétition. Celle qui se pratique sur circuit (en boucles), notamment les France, ou en ligne, avec la présence de juges, comme pour la marche athlétique, pour vérifier que les marcheurs respectent bien les règles qui sont très strictes. Pour le référent FFA, aucun doute : « La MNC est un sport intense, exigeant, physique, technique, mais formidable, car ce n’est pas traumatisant. »

Changer l’image « pépère, réservée aux anciens »

Nausicaa Mainguy, référente à la ligue des Pays de la Loire et coach d’un groupe compétition à l’AC Pays d’Ancenis (ACPA), milite aussi pour changer l’image « pépère, réservée aux anciens » de son sport favori.

Les sceptiques peuvent jeter un coup d’œil sur les résultats des derniers France, disputés en décembre 2022, à La Chapelle-sur-Erdre. Sur un circuit de 12,1 km, le jeune Alsacien Tom Wermuth (Sundgau Oxygène) a été titré, à 17 ans, en 1 h 08'34'' (10,59 km/h). Le surdoué s’entraîne six fois par semaine. Deux autres juniors, Alan Dos Santos Doms (Team Guidetti Nordic Performance) et Nicolas Roussel (Pays de Colmar Athlétisme), ont pris les 4e et 5e places. Chez les femmes, Christiane Salvi (Pays de Colmar Athlétisme) a obtenu sa troisième victoire consécutive, à 58 ans, en 1 h 19'52'' (9,09 km/h).

Reste à organiser des compétitions internationales mais, selon Jean-Pierre Lutz, « cela ne peut passer que par les fédérations officielles (European Athletics et World Athletics). » À ce jour, seules la Belgique et la France œuvrent dans ce sens. « Les autres organisations existantes ne sont que des structures mercantiles. » La nouvelle génération, elle, est impatiente…